La santé est le dernier secteur touché par le numérique, sans doute parce que c’est un secteur extrêmement règlementé. La santé 2.0 est portée par un phénomène d’ordre sociologique, le social networking ; la création de communautés virtuelles multi-facettes. La santé 3.0 est l’ensemble des savoirs partagés. La santé 4.0 c’est les machines qui parlent ensemble.
La vague numérique qui s’annonce est encore inimaginable : certains parlent de tsunami, d’autres n’y croient pas. Cependant, la santé 2.0 est là, et elle commence à opérer le changement de paradigme de l’organisation du système de santé. En partageant le savoir, elle bouleverse les relations hiérarchiques, pyramidales pour nouer des liens horizontaux, beaucoup plus responsabilisant.
Les patients mieux informés ou simplement désireux d’aller au plus facile, seront ils à même de construire des stratégies de santé ? Les objets connectés – de suivi de santé ou de suivi de traitement – seront ils en capacité de les y aider ? Dès lors, la transition du système est en marche. C’est un changement de paradigme, il doit nous inviter au débat pour définir la vision et la stratégie à mettre en œuvre et adapter l’organisation de notre système de santé.
La prévention et l’éducation à la santé sont en premières lignes pour transformer le système. La territorialisation des organisations potentialisée par le numérique, conçue avec les professionnels et les collectivités, est le vecteur de la réduction des inégalités sociales de santé.
Il faut ouvrir la réflexion sur les questions éthiques et de valeurs qui doivent guider nos actes. Dans le cas où nous retarderions ce débat, alors on peut craindre que l’ubérisation de la santé se fasse, malgré nous. C’est le moment d’apprivoiser les outils numériques et les moyens qu’ils nous donnent, pour les adapter aux finalités que nous nous choisirons.
Solange Ménival
Innovation Healthcare
Conseil stratégique en politique territoriale de santé
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